Amandine D. Mékila, Crédit @YannMoebius
Etudiante en communication multimédia à l’Ecole des Cadres à Lomé, la tchadienne Amandine Djïntoïdé Mékila, âgée de 24 ans, nous livre dans cette entrevue qu’elle m’a accordée ses impressions sur la capitale togolaise. Elle nous fait part également de la vie qui serait trois fois moins chère à Lomé qu’à N’Djamena. Tombée amoureuse de la plage de Lomé, Amandine adore la douceur du climat et trouve les loméens très accueillants. Mais pourquoi a-t-elle choisi Lomé pour poursuivre ses études supérieures ? Peut-elle définitivement s’installer au Togo ? Depuis 4 ans qu’elle est là, parle-t-elle éwé ou mina ? Les réponses dans les lignes qui suivent.
Si on te demandait de donner un avis sur la ville de Lomé. Comment vous la trouvez ?
Amandine : Je peux dire que Lomé est une très belle ville. Particulièrement, j’ai aimé. Surtout le climat, l’ambiance. Je peux dire aussi que les togolais sont très accueillants. La vie est moins chère. J’ai vu qu’il y a un peu de changement depuis mon arrivée. Parce que j’étais là depuis 2011 et de 2011 à 2015, il y a tellement de changement surtout avec les infrastructures (routières). Côté nourriture, les choses ont un peu changé. Les denrées alimentaires commencent à devenir un peu chères. Mais on essaie de faire avec.
Si on te demandait de comparer N’Djamena et Lomé…
(Soupirs) Il y a tellement de différences ! Au Tchad, il fait tellement chaud. Au Togo, il fait frais. Il faut donc jongler avec les deux climats. Le coût de vie est excessivement cher à N’Djamena. On peut dire que ça fait trois fois le coût de vie de Lomé.
Y a-t-il quelque chose de particulier qui vous plait dans la ville de Lomé ?
J’aime bien venir à la plage. Il fait beau là-bas. Il y a du bon vent. Le climat est tellement doux. J’insiste parce que quitter un pays chaud et venir dans un pays frais, il y a un peu de différence. J’aime bien les togolais. J’aime bien leur manière de vivre. Ils sont accueillants. Parfois, ce n’est pas facile. Surtout quand tu viens dans un milieu, tu cherches à t’insérer… mais ça va.
Et vos études ? Ça se passe bien ?
Je fais la communication multimédia. C’est une bonne école. Je me sens à l’aise dans la filière que j’ai choisie. L’essentiel est de travailler. Tu te mets au travail. Tu fais tes propres recherches et tu réussies. Voilà !
Pourquoi le choix de Lomé ? N’y a-t-il pas d’écoles de communication à N’Djamena ?
Si, il y a des écoles, des grandes écoles même à l’université. Mais par curiosité et pour avoir plus d’expériences, j’ai opté de sortir, de venir à Lomé pour mes études. Je vis de nouvelles choses et c’est plaisant.
Ça fait 4 ans que vous êtes à Lomé. Vous parlez mina ou éwé ?
(Rires et soupirs) Je peux dire bonjour. Je me débrouille un peu avec certains mots. Je peux compter aussi… Comme par exemple quand quelqu’un me dit « so bé do » et moi je dis « do é so ». Quand je veux acheter quelque chose à la boutique, je peux venir et dire « ma kplé azi » (je veux acheter de l’arachide ou des oeufs, c’est selon la prononciation) tout comme pour acheter de l’eau aussi.
Une question un peu indiscrète, est-ce que Amandine pourrait un jour se marier à un togolais ?
(Rires) Là, je ne sais pas. C’est Dieu qui va en décider. Je suis là. J’ai déjà fait 4 ans. Si Dieu dit « ton destin, c’est au Togo », je serai là et si je trouve un bon togolais, je vais me marier avec. Pourquoi pas ?
Y a-t-il une question que tu aurais voulu que je te pose ou si tu as quelque chose à dire pour clore cette interview que tu m’accordes…
J’aurais bien aimé qu’on me demande comment les togolais s’en sortent avec le coût de vie. C’est un peu difficile ici. C’est vrai que la vie est moins chère. Mais pour jongler les deux bouts, c’est pas du tout facile pour les togolais que je côtoie. Ils se plaignent toujours. Il y a tout mais il n’y a pas d’argent. Il faut que l’Etat voie ce côté-là. Déjà créer des trucs qui puissent encourager les jeunes à faire de leur mieux. Parce que plusieurs personnes que je voie et que je côtoie deviennent des zémidjans (taxi moto). Tu peux voir des personnes qui se lancent dans la vente des chaussures, des habits qu’on dit abloni (friperie). Franchement, tu vois que c’est une jeunesse qui part en péril. Le gouvernement ne met pas trop l’accent sur l’emploi des jeunes. Les jeunes se cherchent. Pour nous-mêmes les étrangers et pour eux également, il est assez difficile de trouver des stages. Il faut que l’Etat crée un espace convivial pour permettre aux jeunes de parler, de s’exprimer et aussi de s’insérer dans le développement du pays.